Découvrir les éditions Jacques Flament

Publié le par Pilgrim

L'envie d'éclairer le passionnant travail de l'éditeur qui a publié mon recueil de nouvelles, il y a un peu plus d'un an. Son catalogue recèle de vraies pépites, réparties au sein d'une vingtaine de collections riches et exigeantes. À travers trois excellents ouvrages et en quelques mots brefs, je vais tâcher d'en donner ici un aperçu... De quoi, je l'espère, susciter l'intérêt...

Un roman d'abord, celui d'Elisabeth Pacchiano et qui s'intitule Les têtes coupéesdans la collection Zone Franche. L'on connaissait la nouvelliste et son affection pour les êtres à part, en marge, les relégués et les souffre-douleur, et c'est à nouveau sur ces personnages fragiles et décalés que se porte l'attention de l'auteur dans ce premier roman. Délicatesse, pudeur, humanité caractérisent ce texte et cette écriture, qui ne supportent pas l'emphase. L'on se souviendra longtemps de la rencontre entre Madame Pierrette, brûlée par la vie, et l'innocent Jean-jacques, amputé de la sienne. Le plus beau passage du roman, à mon avis, où sans larmoiement mais au contraire avec une belle légèreté, l'auteur nous offre un moment précieux de fraternité.
Un peu à la façon d'un JP Jeunet dans certains de ses films, Elisabeth Pacchiano décrit des personnages figés dans un passé suranné et plongés dans le monde contemporain. Elle mêle détails désuets et touches de modernité, et confère ainsi à son œuvre un caractère intemporel. Un roman, j'en suis certain, qui pourrait toucher le plus grand nombre, si lui était offert davantage de visibilité.

Une nouvelle intitulée Météo marine, ensuite, ou plus précisément une novella, dans la collection Côté court, et écrite par Fabienne Rivayran. La collection propose des textes courts à prix doux, pour le plus grand plaisir du lecteur. Une trame maîtrisée, une écriture dense. Pas un mot de trop. Avec une efficacité rare, Fabienne Rivayran nous entraîne sur les pas de Lisa et de Pierre, des êtres à reconstruire. L'émotion affleure. Les fêlures s'ouvrent béantes, sans pathos. Le passé resurgit, et la difficulté de vivre avec. Une histoire au cordeau, où l'on retrouve les inflexions mélancoliques de la nouvelliste et sa prédilection pour ces personnages en proie au malaise dans la civilisation.
« Ce besoin de faire aller le corps, chaque jour. Laver ma tête à grand coup d'air salé. Remplir mes oreilles du grondement des vagues et du bavardage aérien des oiseaux de mer. Les premiers temps, je comptais mes pas pour ne plus penser. »
A lire aussi, toujours aux éditions Jacques Flament, son recueil Au cours du marché.

Un document, enfin ! Une étude sur le cinéma américain des cinquante dernières années, signée par Fabian Maray et dont le titre est : Stranger than paradise. J'avais déjà évoqué, sur ce blog, le précédent ouvrage de M. Maray, une étude passionnante sur Terrence Malick. Le journaliste retrace ici une histoire décalée et contemporaine de l'Amérique et du rêve américain à travers son cinéma indépendant. Une analyse des films majeurs de ses dernières années et du travail des cinéastes en marge du système hollywoodien. Avec un style alerte et impertinent, une érudition indéniable, Fabian Maray, nous raconte l'Amérique et le monde, de Kubrick et son 2001 à Aronofsky et son Black Swan, et comment ces cinéastes talentueux ou géniaux ont su dynamiter les codes et les mythes, les refonder, mettre le doigt où ça faisait mal et influer durablement sur notre imaginaire. Un ouvrage passionnant !

Sans oublier les autres livres JFE...

Les éditions Jacques Flament, courez-y, c'est ici !!!

Publié dans Brouillons de culture

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