Le musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon, après rénovation
Le musée de Besançon a été rénové. Nous n'y étions pas revenus depuis sa réouverture. Voilà qui est fait !
De beaux volumes mettent en valeur les collections, notamment d'archéologie. Les mosaïques de la Vesontio romaine, entre autres, jouissent d'un espace qui leur rend honneur.
Je me suis plus particulièrement attardé sur la collection artistique, qui s'échelonne sur plusieurs étages. L'on remonte les siècles en même temps que la rampe. Aux peintures italiennes suivent celles de l'école Française et flamande. L'ordre chronologique n'est pas systématiquement respecté. Il convient de mettre à leur meilleur avantage les œuvres. Ainsi en est-il du nu de Victor Hugo, sculpté par Rodin, une représentation surprenante à laquelle, je l'avoue, je préfère celle de Ousmane Sow, érigée sur le parvis des droits de l'homme, à Besançon même.
Nous admirons particulièrement les œuvres de Cranach, dont le musée possède certaines parmi ses plus belles.
Nous remontons, arpentons les allées, nous arrêtons sur ce paysage de Van der Croos, qui nous rappelle combien les flamands ont influencé l'art et nos paysagistes du 19ème.
Les peintures se succèdent, quelques sculptures aussi. Nous nous réjouissons de cette nouvelle mise en place, même si parfois l'on voudrait encore élargir les murs pour donner aux œuvres plus de respiration. Il y a de temps en temps un effet d'accumulation qui assaille l'œil. L'on ne sait plus trop où donner de la rétine. Ainsi dans cette salle française et sur ce mur, où les curieuses chinoiseries de François Boucher sont exposées.
Nous accédons au 19ème siècle pour lequel je vous une passion particulière et qui est si bien représenté au Musée.
Le buste de Just Becquet nous frappe d'entrée tant le portrait a de vie et touche par son humanité. La sculpture est face aux tableaux des paysagistes franc-comtois dont Courbet est la figure de proue.
La salle d'à côté est vaste et encore dédiée au 19ème siècle. Au centre : des sculptures, notamment de Clesinger ; au mur : des chefs d'œuvre. Courbet y est représenté, évidemment, mais aussi, et entre autres, David, Géricault, Ingres... et Goya dont la présence ici surprend et ravit. Ses deux œuvres saisissantes auraient indéniablement eu leur place dans la camera negra du musée du Prado, à Madrid.
Des chefs d'œuvre mais aussi des croûtes ! Tout un pan leur est consacré. Il s'agit du mur des salons où se bousculaient les artistes au 19ème, et où bien des grands tels Courbet et plus tard Manet et les impressionnistes ont été refusés. Ici l'académisme est de mise. Kitsch et peintures édifiantes au programme ! L'on pourrait s'interroger sur la pertinence de consacrer autant d'espace à de telles œuvres ; je trouve pour ma part l'idée excellente. Cela nous permet d'appréhender les enjeux artistiques de l'époque et les courants (les rivalités, les réactions) qui s'y déployaient.
L'on poursuit la visite en nous élevant encore et en accédant au 20ème siècle, où l'on profitera de très beaux morceaux, notamment de Valadon, de Bonnard et de Vallotton.
Il est à préciser que nous accompagnent tout au long de notre cheminement, depuis le rez-de-chaussée jusqu'au derniers étages, des œuvres contemporaines qu'on saura apprécier.
Le musée des Beaux-arts et d'archéologie de Besançon, incontestablement, mérite le détour. Il recèle de véritables trésors aux côtés desquels il serait dommage de passer.