Musique entre les murs

Le conservatoire est une institution à Montbéliard. Un acteur majeur de la vie culturelle dans l'agglomération, porteur de projets ambitieux, originaux et ouverts. Tout au long de l'année, sont ainsi proposés aux habitants, dans des lieux différents, à la rencontre de tous, des concerts gratuits aux thématiques riches et exigeantes, où alternent, se mêlent parfois, la pratique amateur et l'expertise des professeurs et interprétes.
Preuve en est à nouveau faite, ces jours-ci. Deux concerts de piano, donnés au CRAC de Montbéliard, mettaient à l'honneur la musique moderne et contemporaine. "Something in between", jeudi 30, auquel je n'ai malheureusement pas eu le plaisir d'assister et "Round midnight" le vendredi 31, récital en 4 sets conduit par Anne Condamin, véritable voyage intérieur à travers les visions nocturnes de compositeurs tels que Debussy, Pärt, Ligeti, Schumann ou Platini, entre autres, et scandé par le thème de Monk ("Round Midnight") revisité par Crumb, qui conférait au concert une unité et une logique interne, le tout interprété au centre d'art contemporain au milieu des oeuvres de l'expo "Entre chien et loup", comme un écho visuel aux notes disséminées.
Preuve en est aussi l'Instant baroque de ce 2 février au musée Beurnier Rossel, concocté par la classe de Michel Laize, avec la découverte du compositeur allemand Froberger (17ème siècle), un musicien très demandé qui a achevé à Montbéliard, auprès des Würtemberg, une existence bien remplie. De magnifiques pièces nous ont été présentées : des suites (Allemandes, courantes, Sarabandes), des chants dont une berceuse à l'enfant Jésus aux accents très modernes, presque Goreckiens. Un très beau moment dans l'intimité des murs du musée d'histoire. 
Preuve en sera faite aussi, les 15 et 16 février prochains, avec les représentations d'Esther, l'opéra de Moreau et Racine relu par les élèves et professeurs du conservatoire, au temple Saint Georges.

Froberger au musée Beurnier-Rossel